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SŒURS GRISES DE LA CROIX d’OTTAWA




ORIGINE.

La Congrégation des Sœurs Grises de la Croix dâte de 1845. A son origine, c’est un essaim religieux accordé par l’institut des Sœurs de la Charité de l’hopital Général de Montréal.

A l’époque de la fondation, Bytown n’avait pas vingt ans et ses six mille habitants étaient aux deux tiers catholiques. Les Oblats de Marie Immaculée desservaient depuis un an son unique paroisse ; le Rév. Pére Telmon en était le Curé. Le 20 Octobre 1844, il écrivait à la Rév. Mère Mc. Mullen, Supérieure de l’Hopital Général de Montréal : « L’état de la ville de Bytown demande impérieusement de bonnes écoles. Il n’y e a pas pour le Canadiens. L’instruction et l’éducation pressent plus que toute autre chose. Je vous écris donc aujourd’hui, non pas pour vous inviter, mais pour vous prier de nous donner trois de vos bonnes Sœurs pour faire l’école dans les deux langues, en attendant qu’elles puissent, par la suite, embrasser toutes les œuvres qui sont la fin de votre Institut. Sur votre refus, je m’adresserai à une autre Congrégation, mais sâchez que ce sont les sœurs Grises qui ont été appelés les premiéres. Ce sont elles que Dieu veut ici. C’est leur œuvre et, si elles refusent, elles abandonnent un bien que Dieu avait déjà mis entre leurs mains.


FONDATRICES.

A Montréal, le 19 Février 1845, la chapelle des Sœurs Grises était illuminé avant l’aube. Le Révérend Père Telmont, O. M. I., curé de Bytown, gravissait pieusement les degrés de l’autel pour y dire la sainte Messe, il était venu à la rencontre de sa future communauté.

Elles étaient là les quatre élues, devant l’autel de l’holocauste àgenoux, recueillies, unifiant leur sacrifice douloureux au sacrifice sanglant de la croix. La mission de Bytown recevra sa large part de souffrances. Pour école, les religieuses auront un hangar ; pour table, quatre planches ; pour aliments, les dons de la charité publique ; pour habitation le toit de l’étranger.

L’évéque, en leur donnant leur obédience, les avait appelées : « Filles de la Croix ». Comme elles ont bien compris le sens de ces mots. Elles échangeaient, alors même, le nom de « Charité » en celui de la « Croix ».-

Deux voitures attendaient à la porte pour glisser bientôt via l’Outaouais, amenant les nouvelles fondatrices vers l’inconnu souffrant. La nuit du 19 Février 1845 s’est passée à la Petite Nation, (Montebello). Les voyageuses furent reçues à la Seigneurerie Papineau avec la plus cordiale hospitalité. Au matin du 20 Février, la pieuse caravane continuait son chemin dans les mêmes heureuses dispositions, dans le même véhicule qui était allé à sa rencontre à Montréal. A trois heures de l’après-midi, Bytown les recevait avec joie. Les cloches de l’église carillonnaient à toute volée et la foule s’unissait pour acclamer ixax larrivée des religieuses : Mére Bruyére, R. R. Sœurs E. Thibodeau, Rodriguez, ST Joseph et Rivet.