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VI

En 1568, Cervantes étudiait à Madrid, sous l’humaniste Juan Lopez de Hoyos, qui le cite avec éloge et une prédilection marquée dans la relation des funérailles solennelles, célébrées le 24 octobre de la même année en l’honneur de la reine Élisabeth de Valois, femme de Philippe II. Cette relation, qui parut l’année suivante, renferme six pièces de Cervantes, toutes assez médiocres, parmi lesquelles une épitaphe en forme de sonnet et une élégie composée au nom de ses camarades d’études. Ces premiers débuts furent encouragés, et le jeune poëte, cédant à une vocation malheureuse, fit dès lors beaucoup de vers ; il rima force sonnets, et composa même un petit poëme pastoral, la Filena. Ce genre-là était alors fort à la mode (b).

Tout cela le fit connaître et le mit en relations avec les principaux poëtes du temps. Il avait déjà quelque réputation, lorsque monsignor Acquaviva, depuis cardinal, témoigna le désir de le voir, sans doute à l’occasion de cette élégie sur la mort de la reine, dont la poésie parut touchante. Ce prélat, vertueux et lettré, venait d’arriver à la cour

    duit Cervantes : Madrid, Séville, Lucena, Tolède, Esquivias, Alcazar de San Juan et Consuegra. Le document dont il s’agit est un extrait baptistère de la paroisse de Sainte-Marie-Majeure d’Alcalá de Hénarès, du 9 octobre 1547. L’usage étant en Espagne de baptiser l’enfant le lendemain ou le surlendemain de sa naissance, on peut supposer, avec quelque vraisemblance, que Cervantes naquit le 6 ou le 7 du même mois.