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XXXIV

VIII

Cervantes, toujours commissaire des vivres, avait envoyé à la trésorerie de Madrid une somme de 7400 réaux, produit des comptes arriérés. Un négociant de Séville, Simon Freire de Lima, s’était chargé du mandat ; mais il le remplit mal, ou ne le remplit pas du tout ; car à son arrivée, Cervantes ne le trouva pas à Madrid. Il lui écrivit à Séville, et le mandataire infidèle chargea un Portugais, Gabriel Rodriguez, d’acquitter cette somme ; mais le Portugais refusa, et sur ces entrefaites, Simon Freire fit banqueroute et se sauva avec l’argent. La Contaduria fit saisir les biens du failli.

Cet incident inspira quelques doutes sur la parfaite régularité de la gestion de Cervantes. On commença par vérifier ses livres, et il fut trouvé en déficit d’une somme de 2461 réaux (600 francs environ). En attendant qu’il se justifiât et pût se libérer, on le mit en prison. Il réclama avec force, et le 1er  décembre 1597, Barnabé de Pedroso, alors chargé des approvisionnements des flottes, le fit relâcher sous caution. Cervantes avait pris l’engagement de satisfaire dans le délai de trente jours. On verra tout à l’heure que cette affaire traîna longtemps.

Privé de son emploi, Cervantes se fit agent d’affaires pour le compte de quelques parti-