Ces paroles furent suivies d’un long silence interrompu seulement de temps à autre par cette exclamation du Griffon : « Hjckrrh ! » et les soupirs continuels de la Fausse-Tortue. Alice était sur le point de se lever et de dire : « Merci de votre histoire intéressante, » mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il devait sûrement y en avoir encore à venir. Elle resta donc tranquille sans rien dire.
« Quand nous étions petits, » continua la Fausse Tortue d’un ton plus calme, quoiqu’elle laissât encore de temps à autre échapper un sanglot, « nous allions à l’école au fond de la mer. La maîtresse était une vieille tortue ; nous l’appelions Chélonée. »
« Et pourquoi l’appeliez-vous Chélonée, si ce n’était pas son nom ? »
« Parce qu’on ne pouvait s’empêcher de s’écrier en la voyant : « Quel long nez ! » » dit la Fausse-Tortue d’un ton fâché ; « vous êtes vraiment bien bornée ! »
« Vous devriez avoir honte de faire une ques-