Page:Lhomond - Epitome Historiæ Sacræ, 1894.djvu/18

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Ex ea formavit mulierem, quam dedit sociam Adamo ; sicque instituit matrimonium.

Nomen primae mulieris fuit Eva

III. Deus posuit Adamum et Evam in horto amœnissimo, qui solet appellari Paradisus[1] terrestris.

Ingens fluvius irrigabat hortum. Erant ibi omnes arbores jucundæ adspectu, et fructus gustu suaves. Inter eas, arbor scientiæ boni et mali.

Deus dixit homini : « Utere fructibus omnium arborum Paradisi, præter fructum arboris scientiæ boni et mali[2] ; nam, si comedas illum fructum, morieris. »

IV. Serpens, qui erat callidissimum omnium animantium, dixit mulieri : « Cur non comedis fructum istius arboris ? »

Mulier respondit : « Deus id prohibuit. Si tetigerimus illum, moriemur. »

« Minime, inquit serpens : non moriemini ; sed eritis similes Deo, scientes bonum et malum. »


Il en forma la femme, qu’il donna pour compagne à Adam, et ainsi il institua le mariage.

Le nom de la première femme, fut Ève.

III. Dieu plaça Adam et Ève dans un jardin délicieux, qu’on appelle Paradis terrestre.

Un grand fleuve arrosait ce jardin. Là se trouvaient tous le arbres qui réjouissent la vue, et dont les fruits sont doux au palais. Parmi ces arbres se trouvait l’arbre de la science du bien et du mal.

Dieu dit à l’homme : « Use des fruits de tous les arbres du Paradis, excepté le fruit de l’arbre de la science du bien et du mal ; car, si tu manges de ce fruit, tu mourras. »

IV. Le serpent, qui était le plus rusé de tous les animaux, dit à la femme : « Pourquoi ne manges-tu pas du fruit de cet arbre ? »

La femme répondit : « Dieu l’a défendu. Si nous y touchons, nous mourrons. »

« Non, dit le serpent, vous ne mourrez point ; mais vous serez semblables à Dieu, sachant le bien et le mal. »

  1. Paradisus (du grec παράδεισος) signifie proprement jardin, puis, dans les auteurs chrétiens, tant grecs que latins, paradis, séjour de béatitude ; ainsi : Être reçu après sa mort au paradis, c’est-à-dire au ciel.
  2. Arboris scientiæ boni et mali de l’arbre de la science du bien et du mal. Il y a dans cette fin de phrase trois génitifs qui dépendent l’un de l’autre, ce qui n’est pas dans les habitudes des bons auteurs latins.