Page:Libertad - Le Syndicat ou la mort, paru dans L'Anarchie, 20 décembre 1906.djvu/3

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Il est probable et certain que la civilisation, si merveilleusement favorable au développement de nos instincts les plus sauvages, a détruit chez nous les scrupules que notre férocité avait peut-être de commun, en des âges meilleurs, avec celle des loups.

Nous n’en sommes plus, hélas ! à l’anthropophagie vulgaire ; celle qui se contente d’égorger, de découper, de faire cuire et de digérer proprement notre humaine viande. Ces procédés simplistes sont relégués sous quelques latitudes tropicales, où de moins en moins, paraît-il, on les applique.

Chez nous, dans nos bons pays privilégiés, où le Progrès a fait son chemin, on s’entredévore avec une gloutonnerie d’autant moins scrupuleuse que de mille manières faciles, sinon très agréables, nous pouvons nous cuisiner.