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Page:Libre pensée - Congrès de Rome de 1904, compte rendu officiel, 1905.djvu/377

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Contribution au thème des Œuvres de Charité confessionelle

(Rapport présenté au Congrès par la Doctoresse Angelica Balabanoff)


Messieurs,

Si nous sommes réunis ici en assemblée solennelle de protestation unanime contre l’influence néfaste du cléricalisme, c’est parce que nous avons pu constater à travers les douloureuses expériences de l’histoire et les enseignements de la vie moderne, le mal que ce cléricalisme a causé et cause à l’humanité entière.

Et nous avons ici la tâche de trouver les moyens les plus efficaces d’empêcher ses progrès, le devoir de dévoiler son essence intime, car il est urgent de mettre un frein à son action funeste.

Une de ses caractéristiques les plus saillantes et les plus dangereuses est la facilité d’adaptation avec laquelle il pénètre comme un ver rongeur dans toutes les manifestations de la vie humaine, assimilant — mimant adroitement — les caractères les plus saillants de chaque période historique ; s’appropriant, après les avoir vaillamment combattus, tous les progrès de la civilisation.

Alors que l’église perd aujourd’hui de plus en plus son prestige sur les masses, qui, devenant conscientes, ne sont plus faibles, elle cherche à étendre la sphère de son activité maléfique dans les rangs sociaux non encore touchés du souffle de l’émancipation qui secoue et anime l’élite du prolétariat et elle s’adapte à être l’instrument d’oppression des faibles — femmes et enfants — épuisant et faisant dévier au besoin le sentiment d’association, de solidarité, de défense, qui s’est produit dans les rangs prolétariens sous l’irrésistible pression des nouvelles nécessités économiques.

Cette œuvre s’accomplit doucement — sous les yeux du public — qui ne s’en aperçoit pas ou feint, quelquefois, de ne pas s’en