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PAUVRE JIP !

Jip a du cœur ; il est heureux qu’on l’aime, et il a de la peine quand on ne l’aime pas ; et il ne peut le dire à personne, et personne ne le console. Il ne sait que se réfugier mélancoliquement à la cuisine, chez Thérèse qui le bouscule quelquefois.

Trott est très ému. Il a cherché le pauvre Jip par tout le jardin sans le rencontrer. Peut-être est-il retourné chez Thérèse. Il faut que Trott le console… Mais Jip n’a même pas pu regagner la cuisine. La porte de la maison était fermée. Alors il s’est couché tout contre, attendant que quelqu’un vienne lui ouvrir. Et le voilà qui aperçoit Trott. Il se met à remuer faiblement la queue et à se tortiller avec embarras ; et quand Trott approche, il baisse la tête d’un air humble, comme s’il s’attendait à être fouetté. C’est qu’il a une conscience rigide, le pauvre Jip, la conscience d’un