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LA PETITE SŒUR DE TROTT

soldat fidèle, ou celle d’un chrétien irréprochable : il sait qu’il a la consigne de tout souffrir sans riposter. Et le remords d’avoir mal agi se joint à la tristesse pour l’accabler. Il fait tout noir dans sa pauvre âme simple.

Trott appelle :

— Jip ! mon bon Jip !

Il approche à petits pas douloureux et craintifs. Trott s’est assis sur le gazon. Jip se traîne languissamment jusqu’à lui et s’offre au châtiment mérité. Trott est attendri. Il a presque envie de pleurer en le voyant si repentant et si triste. Et, pour le consoler, il lui plante un gros baiser sur son museau noir qui brille.

Alors, comme le soleil perce brusquement un nuage, la douleur de Jip s’illumine et s’enfuit. Il se sent pardonné, et, pour prouver son soulagement, il veut lécher la