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LA PETITE SŒUR DE TROTT

répand des paquets d’aiguilles, des étuis d’épingles, des boîtes à boutons, dévide des pelotons de fil, des lacets, etc. Est-il possible que tant de trésors soient réunis en un seul lieu sur la terre !… Tout à coup maman, inquiète du silence et pressentant quelque cataclysme, se retourne. Elle pousse un cri d’horreur en apercevant Mlle Lucette environnée de sa mercerie. Le plancher a l’air d’un champ de bataille. Cette fois-ci c’est trop fort. Maman est vive. Elle administre deux petites tapes sur les mains de sa fille et la plante dans un coin.

— Allez, mademoiselle, en pénitence.

Mlle Lucette se répand en lamentations qui varient de la plainte gémissante au hurlement. La vie lui apparaît sous les couleurs les plus noires. On est toujours victime de l’injustice et de la brutalité. Il fau-