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UNE MATINÉE

drait pouvoir griffer maman, déchirer sa robe, arracher ses cheveux. On lui adresse les injures les plus grossières, les menaces les plus affreuses ; mais le tout est incompréhensible. Tout est mauvais. Nounou est un peu plus gentille. Mais c’est aussi une peste. L’humanité est détestable, même Trott. Il n’y a que la mercerie qui mérite quelque intérêt, et l’on en est privé.

À la longue, Mlle Lucette s’ennuie de ronchonner et de demeurer dans son coin, et elle se remet mélancoliquement à errer à quatre pattes sur le parquet. Peut-être, avec de la chance, rencontrera-t-elle quelque chiffon oublié, un bout de bois, une substance quelconque à s’enfouir dans le gosier. Il n’y a rien. Alors, dégoûtée de cette allure, elle se met en devoir de se relever. Justement elle est à côté de la petite table. Pour se redresser elle em-