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LA PETITE SŒUR DE TROTT

gnent point leurs propres douleurs ; ils ne connaissent pas la souffrance, la mort et les choses terribles ; c’est le cœur limpide, plein d’amour seulement et de pitié, qu’ils viennent trouver ceux qui ont besoin d’amour et de pitié. Leur tendresse est plus sereine et plus bienfaisante, sur laquelle ne se profilent pas les souvenirs noirs du passé et les noires prévisions de l’avenir. Et il n’y a rien de si doux que leurs baisers simples, seules choses terrestres peut-être où il n’y ait nulle tristesse, nulle crainte, nulle amertume et rien de la saveur de la mort.

Maman songe qu’elle ne sera pas seule pendant la grande séparation. Trott se dit qu’après tout papa est parti, mais qu’il reviendra ; et, si Lucette est si gentille, ce sera plus facile d’être un petit brave homme. Lucette contemple avec joie le ciel et la