Page:Lichtenberger - Mon petit Trott.djvu/179

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même, tout de suite, il a compris de qui l’on parle. C’est la voix de sa petite maman.

— Pauvre femme ! pour la sortir de ses idées, je lui ai demandé de déjeuner avec moi ce matin. Ce n’est plus qu’une ombre. Croiriez-vous que, depuis qu’elle peut se lever, elle passe tous ses après-midi sur la tombe de sa petite fille ?

Toutes les dames poussent des gémissements pendant quelques secondes. Puis elles se remettent à grignoter des bonbons. Et maman est de nouveau très gaie. Elle a l’air d’avoir tout à fait oublié ce qu’elle vient de dire.

Trott est consterné. Ah ! cette fois, c’est un vrai remords ! Il connaît bien cette chose qui le prend à la gorge et qui le gratte. Il voudrait pleurer et demander pardon. Il se souvient, oh ! avec une honte cruelle,