Page:Lichtenberger - Mon petit Trott.djvu/180

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comme il a été bruyant, égoïste, insouciant, à ce déjeuner où la maman de Suzanne le regardait avec des yeux si tendres ! et quelles vilaines pensées il a eues contre elle ! Trott voudrait se cacher pour ne plus se voir lui-même. Qu’a-t-elle dû penser de lui, qu’a-t-elle dû penser ?

La petite Suzanne est au ciel. Elle sait que son ami ne l’a pas oubliée, au moins pas tout à fait. Mais sa pauvre maman, qui est si seule, si seule, il n’a rien su lui dire de gentil ; mais il a ri devant elle ! elle a dû le prendre pour un petit sans cœur ! Comme elle doit être triste ! Trott sent bien maintenant comme c’est dur de n’avoir pas tout près de soi quelqu’un qu’on aime beaucoup : et pourtant, dans ce salon, il y a bien des gens, et sa petite maman. Et cette maman-là, elle est toujours toute seule,