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LES SOURCES DE LA PENSÉE DE NOVALIS

cision. Le feu lui-même a changé de caractère : il a cessé d’être envisagé comme une substance particulière. Enfin les savants, et les philosophes à leur suite, ont reconnus entre les matières qui servent de support au feu, une distinction capitale et qui s’est étendue aussitôt à la nature entière, celle des corps pondérables, soumis à l’emploi de la balance, et celle des fluides impondérables, qui y échappent. — La confusion qui avait régné jusque là entre ces divers ordres de matières et de phénomènes ayant cessé, une lumière soudaine s’est répandue sur toutes les branches de la philosophie naturelle et les notions mêmes de la métaphysique abstraite en ont été changées. Dans un ordre plus spécial, la composition élémentaire des êtres vivants, auparavant ignorée, a été révélée, ainsi que leurs relations véritables avec l’atmosphère qui les entoure ; les conséquences les plus graves pour la physiologie, pour la médecine, pour l’hygiène aussi bien que pour l’industrie, ont découlé de ces nouvelles prémisses[1]. »

Le foyer principal du mouvement était la France et l’Angleterre. Mais l’Allemagne elle aussi fut rapidement gagnée, et les travaux de Richter, d’Alexandre de Humboldt, de Reil, de Ritter, de Werner, etc., montrent l’intérêt profond et actif que la génération

  1. Berthelot. La Révolution chimique, Lavoisier, Paris, 1890. Cité par Spenlé, Novalis, p. 198 s.