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LES SOURCES DE LA PENSÉE DE NOVALIS

qui par leurs mouvements ou leur équilibre constituent l’univers. À leur tour le mouvement et l’équilibre sont expliqués en dernier ressort comme les effets d’une force absolue capable d’agir à distance. L’interprétation mécaniste semble pour l’instant fournir une explication plausible de presque tous les phénomènes du monde physique. Seul, un petit groupe de faits imparfaitement connus encore et qui excite la curiosité passionnée des chercheurs, le magnétisme, l’électricité, le galvanisme semble provisoirement encore assez malaisé à rattacher à la conception atomistique. Et l’on commence à se demander çà et là, s’il ne conviendrait pas d’opposer à l’hypothèse « mécaniste » et atomistique une hypothèse « organique » et dynamique, si, après avoir essayé d’imaginer l’univers comme un prodigieux mécanisme, il ne faudrait pas tenter de l’interpréter comme un immense organisme.

Entre le domaine des sciences inorganiques et celui des sciences organiques il semble, pour l’instant, exister une séparation à peu près complète. Tandis que, dans les unes, l’interprétation mécaniste tend à prévaloir, il n’en est pas de même dans les autres. La conception que l’on se fait à ce moment de l’organisme vivant n’est pas, en général, conforme à l’hypothèse atomistique. On tient un organisme pour autre chose qu’un simple agrégat d’atomes originairement pareils et isolés les uns