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LES SOURCES DE LA PENSÉE DE NOVALIS

des autres. Les éléments primitifs dont il se compose sont regardés comme doués de caractères spécifiques et distinctifs, d’énergies immanentes dont l’action continue et cordonnée, explique les modifications et les mouvements de l’organisme. Cette tendance se marque particulièrement, en médecine par exemple, dans le développement que prend, en France d’abord, puis aussi en Allemagne, la théorie vitaliste qui statue l’existence, au sein de l’organisme humain, d’un principe spécifique, d’un nisus formativus qui règle le fonctionnement des forces mécaniques dans le corps et détermine l’évolution entière de l’organisme, depuis le moment de la conception jusqu’au moment de la dissolution. Et c’est sur l’hypothèse vitaliste que se fondent d’une part la doctrine de l’homéopathie, d’autre part la théorie de Mesmer, sur le magnétisme animal. D’une manière générale, dans les sciences naturelles comme d’ailleurs aussi dans les sciences historiques, la notion d’organisme est, de façon toujours plus consciente, opposée à la notion de mécanisme. L’organique et l’inorganique demeurent donc pour la science du temps, deux domaines nettement distincts, régis par des principes opposés. Mais le besoin d’une interprétation unitaire du monde ne s’en affirme pas moins avec une grande intensité chez un grand nombre de chercheurs. Au nom du principe d’unité, des voix s’élèvent de toute