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LES SOURCES DE LA PENSÉE DE NOVALIS

ou l’asthénie, Novalis adopte cette théorie qui joue dès lors un rôle assez important dans ses fragments. Il ne borne d’ailleurs pas ses études à la lecture du seul Brown : le catalogue de sa bibliothèque indique qu’il a dû faire des lectures médicales assez nombreuses, et que, dans cet ordre de connaissances aussi, il a cherché à se renseigner avec précision.

Mais c’est la géologie surtout qu’il étudie d’une manière particulièrement approfondie. Comme futur directeur de salines, il lui était en effet indispensable d’acquérir dans cette branche de la science des connaissances théoriques et pratiques solides. Déjà le catalogue de sa bibliothèque où figurent un très grand nombre d’ouvrages spéciaux sur la minéralogie ou sur l’industrie du sel, montre la conscience avec laquelle il s’est mis au courant des recherches concernant sa spécialité. C’est d’ailleurs surtout à l’Académie de Freiberg où il séjourne de 1797 à 1799, qu’il s’est initié à la géologie. Il y suit en effet l’enseignement de Werner et se prend pour ce maître hors ligne d’un profond enthousiasme. Il ressent pour son caractère et sa personnalité une chaude sympathie ; il admire son merveilleux « coup d’œil divinatoire » et adopte avec ardeur ses théories neptunistes et jusqu’à ses erreurs mêmes, comme sa théorie anti-volcanique du basalte ou sa classification du diamant parmi les silex. Surtout il