Page:Lichtenberger - Novalis, 1912.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
145
DOCTRINE PHILOSOPHIQUE DE NOVALIS

monde est un monde dégénéré. Ou bien ma volonté qui s’insurge contre lui et le condamne n’est pas ma vraie volonté. Ou bien enfin le monde et ma volonté sont l’un et l’autre dégénérés. De toute façon il faut travailler à la régénération soit du monde, soit de la volonté, soit de l’un et de l’autre à la fois. Il faut rétablir cette adaptation originelle de l’Esprit et de la Nature qui existait primitivement et qui n’a été troublée que par un mirage malfaisant.

Comment peut-on travailler à cette œuvre de régénération ?

IV

On peut y travailler, d’abord, par le développement de la science. Qu’est-ce en effet que la science » sinon la contre-pression exercée par l’humanité sur ce qu’on appelle les fatalités naturelles ? Elle est, par conséquent, un instrument d’une merveilleuse efficacité pour refaire l’harmonie entre l’Esprit et le monde. Lorsque l’Esprit, armé de la science, dominera complètement le monde, il verra s’évanouir le fantôme de la nécessité. Les progrès de la médecine, en particulier, sont à cet égard d’une importance capitale. Plus la science médicale sera répandue, mieux elle saura s’approprier les découvertes des sciences physiques, plus les diverses