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LA JEUNESSE DE NOVALIS

périeur de ces sciences austères, dont le premier aspect l’avait rebuté. Aisément convaincu par la parole entraînante du maître aimé, Novalis s’incline. Il quitte non sans regrets mais sans révolte l’université d’Iéna, où il avait goûté pour la première fois les douceurs de la liberté complète et se rend à Leipzig où il doit, en compagnie de son frère Erasme, étudier les mathématiques, le droit et la philosophie.

II

À Iéna Novalis avait pris contact avec le classicisme allemand et l’idéalisme kantien. À Leipzig il se trouve en présence du romantisme naissant : il rencontre Frédéric Schlegel et se lie avec lui d’une étroite amitié.

Ce furent, on le sait, des personnalités singulièrement complexes, mobiles et déconcertantes que ces premiers romantiques allemands. Lorsque, au cours des dix dernières années du siècle finissant, on les vit surgir à l’horizon littéraire, ils apparurent tout à la fois comme des révolutionnaires effrénés, des décadents blasés, des apôtres enthousiastes.

Des révolutionnaires : car ils affichaient le radicalisme le plus subversif en philosophie comme en politique, glorifiant hautement la Révolution