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CHAPITRE II


L’EXPÉRIENCE DE L’AMOUR ET DE LA MORT

I

Au mois de novembre 1794, Hardenberg, au cours d’une tournée de service faite en compagnie de son instructeur le bailli Just, était passé par hasard au château de Grüningen, à trois quarts d’heure de sa résidence de Tennstedt. Le châtelain, baron de Rockenthien, et sa famille lui avaient offert une très cordiale hospitalité. C’est là que, pour la première fois, il avait aperçu Sophie de Kühn, la fille d’un premier lit de Mme de Rockenthien, une enfant de douze ans et demi à ce moment. Et, tout de suite, il s’était pris pour elle d’une grande passion.

Amour étrange, romantique s’il en fut, où l’illusion à demi consciente entrait pour une part presque aussi grande que la réalité.