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LE RETOUR À LA VIE

cénacle romantique d’Iéna. Il se lie ainsi avec Auguste-Guillaume Schlegel et avec sa femme, la célèbre Caroline, qu’il trouve trop terrestres et trop enfants du siècle à son gré, mais avec qui il a plaisir cependant à échanger des idées. Il entre en relations personnelles avec Schelling. Il noue une étroite amitié avec Ritter qu’il introduit à son tour dans le cercle des romantiques. Il prend part aux assises esthétiques que ses amis tiennent pendant l’été de 1798, dans les galeries de peinture du musée de Dresde. Et par eux il est entraîné en plein mouvement romantique. Pour complaire aux Schlegel, il collabore à la revue du romantisme naissant, l’Athenæum. Il y publie au début de 1798, sous le titre de Poussière d’étamines (Blütenstaub), un recueil de sentences détachées, subtiles et ingénieuses de pensée et raffinées de forme. Pendant le printemps et l’été de 1798 il prépare un second recueil analogue, dont le brouillon s’est retrouvé dans ses papiers. En automne et en hiver il s’absorbe dans le projet et les travaux préparatoires d’une Encyclopédie, où il rêve de donner son système de l’univers. Entre temps il écrit son fragment du Disciple à Saïs et publie dans les Annales de la Monarchie prussienne, en l’honneur du nouveau couple royal, Frédéric Guillaume III et la reine Louise qui venaient de monter sur le trône, un recueil de vers (Fleurs ; juin 1798) et un choix de fragments (Foi et