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LE RETOUR À LA VIE

Hülsen, il quitte de nouveau en 1797 le foyer paternel pour aller compléter son éducation technique et sa culture scientifique à la célèbre Académie des mines de Freiberg. Là il acquiert une connaissance approfondie de la géologie, de l’exploitation minière, des hautes mathématiques. Son admiration pour le minéralogiste Werner, inspecteur et professeur de l’École de Freiberg, en qui il révère un type supérieur d’homme de science, sa sympathie pour le génial physicien Ritter avec qui il se lie d’une étroite amitié en 1798, le confirment dans son dessein de se livrer plus spécialement à l’étude de la nature. La pure spéculation philosophique telle que la lui a révélée Fichte a quelque peu perdu de son charme à ses yeux. Il rêve maintenant d’une « physique supérieure », dont Plotin (qu’il lit en 1798) a eu l’intuition géniale, que Spinoza et Leibniz ont entrevue, dont Gœthe est le grand prêtre, dont Schelling et surtout Ritter sont les adeptes et Baader le poète. Travailler à cette « physique de l’avenir » est désormais sa plus haute ambition.

Et nous le voyons, dès lors, déployer une activité toujours plus intense. Ses relations avec Frédéric Schlegel, son ancien camarade de Leipzig, devenu l’un des champions les plus en vue des tendances nouvelles, deviennent plus fréquentes et plus intimes. Il est introduit par lui dans le petit