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Page:Lindau - Un voyage autour du Japon.djvu/14

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commerciales entre la Chine et l’Angleterre, et, depuis une époque assez ancienne, entre le Japon et la Hollande ; mais elles étaient irrégulières et sans importance. Le grand, l’unique intérêt qui rattacha jusqu’à nos jours la pensée de l’Europe à la Chine et au Japon, ce fut l’étude constante, ingrate et trop souvent stérile de la religion, des mœurs et la littérature de ces empires.

La navigation à vapeur a changé complètement la situation de l’Europe vis-à-vis des sociétés de l’extrême Orient ; elle nous a en quelque sorte placés aux portes de cette grande et mystérieuse région. Les affaires qui s’y agitent n’appellent plus désormais la curiosité des savants, mais la sollicitude des hommes d’État. Il n’est plus permis aux générations nouvelles d’ignorer ce qui se passe en Chine et au Japon ; l’histoire contemporaine de ces empires commence à faire partie de notre histoire ; leurs richesses forment des éléments essentiels de notre commerce. Cette révolution dans la nature de nos relations avec l’extrême Orient n’a pas été fort sensible pour nous. Elle s’est faite peu à peu, elle a détruit quelques vieux préjugés, dévoilé quelques faits nouveaux ; mais nos mœurs, notre état social, nos constitutions politiques n’en ont subi aucune altération. Il n’en a pas été ainsi en Chine et au Japon. L’arrivée des étrangers y a excité une émotion profonde ; elle y a porté de graves atteintes à