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Les Bestiaux. Bœuf.

du corps ; mais en domesticité l’animal varie aussi beaucoup en couleur ; poils inférieurs très-longs, les autres semblables à ceux du bouc ; sabots larges, ainsi que la queue qui est longue d’environ six pieds, formée de longs poils soyeux, de couleur blanche ou argentée. Cette queue est très-estimée des Chinois, des Indiens, des Turcs. On trouve quelquefois une sorte de bezoard dans son estomac. Sa chair n’est guere mangeable si non dans la jeunesse de l’animal.

V. Le Buffle. Bos bubalus.

Cornes couchées, recourbées & tournées en en-haut, planes antérieurement.

Briss. regn. an. p. 81. n. 4. Plin. hist. nat. VIII. c. 45. Arist. hist. an. L. 2. c. 1. Gesn. quad. p. 139. Jonst. quad. t. 20. Raj. quad. p. 72. Aldr. biſ. p. 365. f. p. 306. Jonst. quad. p. 53. Charlet. exerc. p. 8. Klein. quad. p. 10. Pall. nov. comm. Petrop. 13. p. 460. t. 11. 12. Ludolf. Æthiop. 1. c. 10. n. 1. Buff. hist. nat. XI. p. 284. pl. 25. Barbot Guin. p. 209. 486. Penn. quad. p. 7. num. 5. Gesn. thieb. p. 58. Kolb. Vorgeb. p. 143. t. 5. f. 2.

Il habite en Asie ; on l’éleve dans plusieurs de ses provinces, de même qu’en Afrique, comme aussi en Hongrie & en Italie. Il a été transporté dans cette dernière contrée sous le regne d’Agilulfe roi des Lombards. Dans les pays très-chauds il est presque sans poils. Lorsqu’il est irrité, il beugle très-fortement. On le conduit au moyen d’un anneau qu’on lui passe dans le nez ; il porte des fardeaux, tire la charrue & le charriot. Son lait est moins bon que celui de la vache (mais la femelle en fournit en plus grande quantité). Il s’accouple avec la vache domestique[1]. Il est plus grand que le Taureau & a le corps plus gros & plus robuste. Sa peau est très-

  1. Mr. de Buffon dit le contraire ; voici ce qu’il en écrit : « Le Buffle & le Bœuf, ces deux animaux quoiqu’assez ressemblans, quoique domestiques, souvent sous le même toit, & nourris dans les mêmes paturages, quoique à portée de se joindre & même excités par leurs conducteurs, ont toujours refusé de s’unir ; ils ne produisent ni ne s’accouplent ensemble : leur nature est plus éloignée que celle de l’âne ne l’est de celle du cheval, elle paroît même antipathique ; car on assure que les vaches ne veulent pas nourrir les petits buffles & que les meres bufles refusent de se laisser tetter par des veaux. »