Page:Linstant de Pradine - Nos fils, ou de la Néotocratie en Haïti.djvu/19

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vous présente ici ma justification ou mon apologie. Pas plus l’une que l’autre ; et, pour dissiper tout scrupule qui pourrait naître à ce sujet dans votre esprit, je le déclare hautement : Oui, à la Chambre dont j’ai fait partie, j’ai été le défenseur le plus ardent de l’emprunt, j’ai contribué à en faire accepter le contrai ; oui, à Paris, je suis intervenu toutes les fois que je l’ai cru utile, pour eu hâter la réussite ; parce que j’y voyais le seul et le plus prompt moyen d’exonérer le pays des charges qui pesaient sur lui ; de racheter un précédent emprunt de trois millions de piastres, payant nominalement un intérêt de 32 p. 100 l’an, tandis qu’en réalité et par le trafic des bons du trésor, le pays en payait 60 ou 62 p. 100 ; j’y voyais encore l’unification de la dette nationale, et par conséquent un moyen de simplifier notre administration financière et de réaliser les réformes que jusque-là on n’avait fait que promettre ; je maintiens encore en ce moment que le gouvernement peut relever son crédit fortement endommagé et faire placer facilement les obligations restantes, en fondant une banque nationale qui sera le couronnement de l’œuvre ; non une banque à la façon Septimus Rameau, mais une banque sérieuse, telle qu’elle avait été proposée et qu’elle avait été rejetée, parce qu’on y voyait un contrôle efficace et une entrave aux orgies financières que l’on avait commencées et que i’on s’était proposé de continuer.

Le contrat une fois signé par le Crédit général français et les cessionnaires de l’emprunt, je n’ai plus eu à m’occuper de l’émission des obligations. Je n’en suivis pas moins les travaux afin de m’en faire une idée exacte.