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Sur ces entrefaites arriva le délégué du gouvernement, homme dont l’ignorance en matières de finances égalait presque l’entêtement et la présomption. Il ne m’appartient pas de faire ici l’historique de la conduite de cet agent. Le Crédit général français en a adressé un rapport détaillé au gouvernement précédent. Toujours est-il que, en présence des exigences inqualifiables du délégué, les travaux d’utilité publique — une des prévisions du contrat — durent être écartés, ce que les parties contractantes préférèrent accepter plutôt que de les confier aux mains rapaces d’un homme qui, dans le cours de toutes les négociations,, n’avait eu en vue qu’un intérêt sordide.

Vous avez sous les yeux le contrat d’emprunt accepté par le gouvernement et sanctionné par la Chambre, ainsi que le règlement qui a été fait après rémission* Y trouve -t-on rien de contraire aux intérêts du pays ? Toutes les stipulations n’en ont-elles pas été fidèlement observées ? La République d’Haïti a-t-elle la prétention que les capitalistes français lui prêtent leur argent rien que pour lui être agréable et sans l’espoir d’en tirer aucun profit ? Si donc les intérêts de l’emprunteur ne sont pas lésés, peut-il entrer dans le domaine de ses appréciations l’usage que le prêteur fait de ses bénéfices ? 11 est de même évident qu’il n’appartenait pas davantage au Crédit général français, aux cessionnaires de l’emprunt, encore moins à moi et à d’autres, de régler l’emploi des sommes payées par le Crédit général pour l’acquit des traites tirées sur lui par le gouvernement.

Fermez, monsieur le Président, fermez l’oreille aux récriminations rétrospectives de certaines gens qui