Page:Linstant de Pradine - Nos fils, ou de la Néotocratie en Haïti.djvu/31

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jeter un coup d’œil sur le rapport adressé le 12 juillet 1875, par le Crédit général français à MM. Sievers et Silvie, et dont copie a été, dans le temps, envoyée au secrétaire d’Etat des finances, vous y verrez dans quelles circonstances s’est effectuée l’émission de l'emprunt,ainsi que les causes diverses qui en ont entravé le succès complet Quoi qu’on en puisse dire, il reste établi que jamais opération financière n’a été exécutée avec plus de loyauté ; les grands établissements de crédit auxquels s’adressent les États qui contractent en France des emprunts , se font même aujourd’hui une loi de suivre la voie tracée par le Crédit général français. Mais tout ceci n’a trait qu’à ses relations avec sa clientèle ordinaire et le public en général.

Dans ses rapports avec les porteurs du contrat, ou plutôt avec le gouvernement d’Haïti, le Crédit général français n’a pas fait preuve de moins de loyauté. Il a été même au delà de ses obligations, en payant, avant rémission de l’emprunt, 1,100 mille francs, sur une simple traite du gouvernement.

Ne perdez pas de vue, Messieurs, qu’il ne s’agit en réalité ni de 50, ni de 60 millions de francs, ainsi que vous vous en convaincrez à la lecture du rapport du 12 juillet^ ni des grands travaux d’utilité publique, compris pour 15 millions de francs dans le contrat, et qui en ont été écartés en présence des exigences tenaces du délégué du gouvernement, exigences auxquelles n’ont pas voulu souscrire le Crédit général français et les cessionnaires de l’emprunt.

Mais les adversaires très-intéressés de l’emprunt ne reculent devant aucune manœuvre ; car, exploitant la crédulité des gobe-mouches transatlantiques qui s’en