Page:Linstant de Pradine - Nos fils, ou de la Néotocratie en Haïti.djvu/32

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font les échos inconscients, ils changent les francs en piastres, et quintuplent par cette misérable ruse, la terreur qu’inspirent à leurs naïfs lecteurs les gros chiffres, surtout lorsqu’il s’agit de les payer.

Ainsi que je vous l’ai dit précédemment. Messieurs, je n’ai l’habitude de décliner la responsabilité d’aucun des actes de ma vie. J’ai donc accepté, et la Chambre avec moi a accepté l’emprunt, comme bon en soi et profitable an pays ; mais que, sons prétexte que je devais savoir en quelles mains allait tomber cet emprunt, on veuille étendre cette responsabilité jusqu’à l’emploi qui en a été fait, alors que l’administration en était confiée à des Secrétaires d’Etat, sous le haut contrôle des Chambres, c’est aller trop loin, c’est chercher à lancer le pays dans des aventures désastreuses, et poser un principe dont les conséquences seraient plus désastreuses encore. Que Dieu en garde la pauvre Haïti ! Sa miséricorde Ta déjà préservée de bien des maux ; qu’elle daigne encore celte fois ne pas la laisser se fourvoyer au point de tomber dans une pareille erreur !

Après le rapport du 12 juillet, vous avez la lettre du 16 du même mois, où se trouvent minutieusement détaillées les causes particulières du quasi-insuccès de l’emprunt, et sévèrement jugée la conduite de celui qui Ta provoqué ; — - Enfin le compte du gouvernement d’Haïti au Crédit général français.

Les chiffres sont des chiffres, ils ont leur éloquence. Ce sont là des documents qu’on aurait dû consulter avant de proclamer sur tous les tons que le produit de l’emprunt avait été absorbé par des intrus.

Ne croyez pas, du reste, Messieurs, que je m’étonne de cette imputation étrange en apparence. Un illustre