Page:Linstant de Pradine - Nos fils, ou de la Néotocratie en Haïti.djvu/47

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confronté les témoignages ; vous n’avez pas jeté le moindre coup d’œil sur les comptes de l’administration. Je ne suis ni employé, ni fonctionnaire, je croyais même que le titre de n’être rien, était une garantie d’oubli, et voilà que vous faites de moi quelque chose, afin de m’accuser. Gela n’est pas sérieux, cela est honteux, méchant, inique. Et si, à mon tour, je vous disais pourquoi vous vous êtes livrés si lestement à cette mauvaise plaisanterie, vous en resteriez étonnés. Mais d’autres vous le diront un jour.

Privés de motifs même plausibles d’accusation, vous avez invoqué la pire de toutes : la notoriété, publique. Vous savez ce que j’en. pense.

Mais n’est-ce pas le cas de se demander avec Basile : « Qui trompe-t-on ici ?» Quoi ! vous condamnez tout d’abord, et vous invitez la victime à venir se faire juger ! Vous vous dites gouvernement, et vous agissez révolutionnairement ; et c’est dans cette promiscuité que vous prétendez faire trouver des garanties de protection et d’impartialité. Vous outre-passez les attributions qui vous sont conférées, et vous croyez par là inspirer de la confiance en votre justice ? Mais vous vous êtes dit que parmi tous ces exécutés sommaires, il. y en a qui ne se laisseront pas prendre à la glu de vos promesses ; ils se diront de leur côté : « ce bloc enfariné ne nous dit rien qui vaille, > et ils se tiendront coi : d’où leur culpabilité reconnue par leur silence et leur abstention. Le moyen n’est pas nouveau. Le 20 juin 1845, ce en vertu des » ordres du président d’Haïti, dont les vœux tendent à » la clémence et à raffermissement de la tranquillité et 3> du bon ordre sur les bases les plus durables, )) (vous voyez que vous n’avez rien inventé), il est accordé à huit