— Vous partez quand ?
— Demain… après-demain…
— Pour où ?
— On dit Verdun… on dit Maubeuge…
— Allons, bonne chance !
Bonne chance, toujours. C’est comme un viatique qu’elles nous donnent de tout cœur pour l’inconnu.
— Merci !
La guerre est déclarée depuis le 3 août. On se bat tout le long de la frontière.
On annonce déjà des pertes émouvantes : onze mille Français et dix-huit mille Allemands seraient tombés dans les premières batailles. S’agit-il de morts ou d’hommes hors de combat ?
Vraies ou fausses, ces nouvelles nous angoissent un moment. Mais vite notre extraordinaire insouciance l’emporte. Et puis, jamais heure a-t-elle été plus favorable à la revanche ?
Les Allemands sont entrés en Belgique, malgré la convention de neutralité. Je ne crois pas que cela surprenne personne. Mais, ce qui nous émer-