Page:Lintier - Ma pièce, 1917.djvu/43

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— Vous partez quand ?

— Demain… après-demain…

— Pour où ?

— On dit Verdun… on dit Maubeuge…

— Allons, bonne chance !

Bonne chance, toujours. C’est comme un viatique qu’elles nous donnent de tout cœur pour l’inconnu.

— Merci !


Mercredi 5 août.


La guerre est déclarée depuis le 3 août. On se bat tout le long de la frontière.

On annonce déjà des pertes émouvantes : onze mille Français et dix-huit mille Allemands seraient tombés dans les premières batailles. S’agit-il de morts ou d’hommes hors de combat ?

Vraies ou fausses, ces nouvelles nous angoissent un moment. Mais vite notre extraordinaire insouciance l’emporte. Et puis, jamais heure a-t-elle été plus favorable à la revanche ?


Jeudi 6 août.


Les Allemands sont entrés en Belgique, malgré la convention de neutralité. Je ne crois pas que cela surprenne personne. Mais, ce qui nous émer-