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AUTOUR D’UNE AUBERGE

reste, continua Rougeaud, en baissant la voix en signe de reproche, pourquoi M. Sellier se saignerait-il pour vous venir en aide, si vous ne savez reconnaître ses services ?

— J’ai pour votre maître toute la reconnaissance possible ; il m’a été d’un grand secours, je le sais ; et si je pouvais l’aider de quelque manière je le ferais volontiers…

— Si vous êtes sincère, dit Rougeaud, vous consulteriez M. Sellier sur la question qui nous occupait ce matin. Je ne doute pas qu’il a dû avoir été froissé par l’attitude que vous avez prise…

— Ainsi, M. Sellier tient tant que cela à l’auberge ?…

— Oui, M. l’Ami.

Ce dernier se prit à réfléchir.

— Si je ne peux pas payer dans trois jours que va-t-il faire ?

— Je n’en sais rien encore, tout ce que je peux vous dire, en ami, il pourrait vous poursuivre, et faire vendre votre terre… tandis qu’en vous entendant avec lui, soyez-en sûr, il vous ferait probablement remise des intérêts.

L’Ami, on le voit, était tenté par les propositions de Rougeaud, et il reprit :

— Que faudra-t-il faire ?

— Vous n’avez, mon cher Monsieur, qu’à signer ce