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AUTOUR D’UNE AUBERGE

mes raisons… Si vous appuyez M. de Verneuil, vous indisposerez M. Sellier contre vous.

— Quel intérêt a donc M. Sellier dans la question des licences ?

— Je ne sais, répliqua Rougeaud, il m’a dit ce matin que votre attitude l’a surpris. Il est, vous le savez du reste, tout aussi bien que moi, pour l’auberge.

— Oui, M. Rougeaud, M. Sellier a son idée sur cette question et moi j’ai la mienne, j’aimerais à savoir ce qui le pousse à vouloir conserver cette licence ? Entre un moulin et une buvette il y a une notable différence, n’est-ce pas, M. Rougeaud ?

— Dans tous les cas, reprit ce dernier, je suis ici pour une autre affaire que celle des licences, pourriez-vous d’ici à trois jours payer à M. Sellier votre billet avec les intérêts depuis deux ans ? Ceci intéresse plus particulièrement M. Sellier que la question de l’auberge.

— Mais, M. Rougeaud, vous me prenez à la gorge. J’ai fait des ventes et je n’ai rien retiré encore ; à la maison j’ai à peine une cinquantaine de piastres… Je ne sais vraiment pas comment je pourrais rencontrer cette somme en un délai si court. Pour sûr que M. Sellier n’a pas pensé que j’étais dans une telle impasse.

M. l’Ami, je comprends votre embarras, mais M. Sellier a besoin d’argent ; il a un compte à régler et il ne peut certainement pas attendre plus longtemps. Du