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Page:Lisbois - Autour d'une auberge, 1909.djvu/119

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AUTOUR D’UNE AUBERGE

Le soir même de l’assemblée, M. de Verneuil se rendit au presbytère. Il avait hâte de mettre M. Héroux au courant de l’affaire.

— Je suis heureux, dit le Curé, en le voyant. Mais, tant que la question ne sera pas terminée, j’ai des appréhensions. Le démon de l’alcool est si terrible à combattre ; il emploie toutes les armes. Il faut prier, beaucoup prier…

— Tout de même, dit M. de Verneuil, la question des licences n’a jamais été si bien comprise par les paroissiens. La masse de la population est pour nous…

Les jours qui s’écoulèrent parurent longs aux intéressés. Enfin, le grand jour arriva. Dès avant la réunion du Conseil, M. de Verneuil aborda l’Ami, qu’il n’avait pas revu depuis la dernière assemblée.

— Eh bien, dit-il, vous êtes toujours avec nous, M. l’Ami.

— Oui, dit ce dernier, au Conseil !

— Ainsi la licence va disparaître, reprit M. de Verneuil, quelle belle affaire !

— Pas tant que cela, reprit l’Ami, si je ne me fais illusion, Prentout a changé d’idée…

— Vraiment ? reprit de Verneuil, est-ce possible ? comment cela ?

— Moi-même, reprit l’Ami, je suis un peu revenu de la décision prise l’autre jour. Après tout, il faut éviter toute injustice à l’égard de Bonvin. Je considère