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CHAPITRE XV

CONVERSION


La mort de Louis Boisdru causa une émotion intense parmi la population. M. Héroux, profondément affligé, eut voulu saisir l’occasion de commenter ce malheur pour en tirer des leçons salutaires, qui profiteraient à ses paroissiens. Mais, en présence de la désolation et du deuil de la famille, il préféra ne faire aucune remarque en chaire.

Parmi ceux que la mort de Boisdru affecta plus vivement se trouvait le Conseiller l’Ami. Cet homme avait de bons principes ; il était malheureusement comme bon nombre de chrétiens qui, hélas ! tout en se rendant compte de leurs devoirs, ferment parfois les yeux sur les obligations qui leur incombent, aveuglés par la passion, l’ambition, l’intérêt personnel. L’Ami se reprochait amèrement sa faiblesse.

« Je suis bien coupable, se disait-il, je suis coupable. Je me reprendrai ; j’irai voir M. Héroux ; je m’entendrai avec lui et l’aiderai de toutes mes forces, à réparer le mal que j’ai fait. Il me pardonnera en voyant la sincérité de mon repentir. »