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AUTOUR D’UNE AUBERGE

— Tu es toujours en peine, lui dit ce dernier ! Vas-y, et fais-toi conter ça ! Quel pays que le vôtre ! Vous ne pouvez rien faire sans avoir les curés sur les talons : c’est une vraie tyrannie, quoi ! En France, mon vieux, c’est une autre chanson ; on ne s’occupe pas plus des curés que de rien : là, au moins, chacun tourne, vire, comme il l’entend ; c’est la liberté : il n’y a pas de catéchisme, les écoles sont publiques et neutres ; ah ! si je m’appelais Rougeaud, je voudrais le voir le cabotin qui chercherait à m’imposer une institutrice que je n’aimerais pas !

Hélas ! Sellier n’avait que trop raison. La France se meurt sous le gouvernement infâme qui la régit. Les impies réclament la liberté pour eux, mais ils la refusent aux catholiques qui souffrent des persécutions continuelles. Pour arriver à leurs fins les francs-maçons ont attaqué les écoles : ils les ont laïcisées. Ils ont chassé les religieux et les religieuses de leurs couvents ; puis se sont mis ensuite à piller les églises. Ce n’est pas tout : ils s’attaquent maintenant au clergé, Ils emprisonnent les évêques, les prêtres qui refusent de reconnaître des lois injustes, draconiennes, et qui revendiquent la liberté de l’Église. Les dernières nouvelles nous apprennent que le Cardinal Andrieu, Mgr Amette ont été poursuivis et condamnés par des juges à la crèche du gouvernement. Mgr Ricard et plusieurs vicaires généraux, le 2 juillet 1909, ont reçu le même