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AUTOUR D’UNE AUBERGE

— Les commissaires demandent un changement ; il se fera !

— Vous faites erreur, je suis allé aux informations et vous êtes seul à vous plaindre, vous et votre Sellier, le renégat !

À ces mots, Rougeaud, devint pâle de colère ; il se leva et dit avec insolence : M. Sellier a parfaitement raison : ce sont les curés qui perdent la religion en voulant tout conduire !

M. Héroux d’un ton calme reprit : Décidément je ne vous reconnais plus ; vous n’êtes plus le fils de votre père. Quoi ! avez-vous oublié ses recommandations ? Faites donc attention ! Sellier vous perdra.

— Dans tous les cas, je n’ai que faire de vos reproches ; si je me perds, cela ne vous regarde pas !

À ces paroles, M. le Curé de dire : Il est une affaire qui me regarde : Melle Bonneterre restera à son poste !

— Pour cela, jamais ! Je m’y opposerai de toutes mes forces ! Je la hais, je vous hais, je hais tous les curés du monde !

— Moi, je vous aime, dit M. Héroux avec douceur, j’aime votre âme ; je voudrais vous sauver. Encore une fois défiez-vous de Sellier, c’est un chenapan !

— Ne dites plus cela, M. le Curé, ou je vous… et, ce disant, il leva sa main sacrilège sur le prêtre qu’il frappa en pleine figure.