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AUTOUR D’UNE AUBERGE

teille par-dessus bord. Le temps de Rougeaud et de Labouteille comme maire et conseiller expire bientôt ; profitons de cette occasion pour faire élire deux conseillers favorables à la tempérance.

— Jusqu’aujourd’hui c’est maître Rougeaud qui s’est chargé de choisir les hommes à présenter : ce temps est passé, dit M. de Verneuil, et nous avons en effet le devoir de lui montrer qu’il n’est pas l’homme nécessaire, indispensable au bon fonctionnement de la municipalité.

— Prenons garde, reprit l’Ami de réveiller les préjugés politiques ! Vous savez personnellement que la politique est mêlée à tout dans cette paroisse.

— Je vous conseillerais, ajouta le Curé, de choisir pour cette raison Charles Langevin, c’est un excellent chrétien et un ami de la tempérance. Si nos adversaires veulent, pour mêler nos cartes, amener la question sur le terrain politique, ce qui est fort à craindre, nous les divisons, par le fait même, entre eux, car Langevin est un libéral connu et justement estimé.

— Très bien, M. le Curé, dit de Verneuil, mais il ne faut pas oublier que ces gens-là suivent les « tours » pour les élections dans leurs rangs respectifs. Cette année, c’est au tour de J. B. Latulle ; si l’on choisit M. Langevin sans en parler à ce dernier, ils se ligueront contre nous : se croyant lésés dans leurs droits.

— Voici, dit en concluant M. Héroux, vous irez