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AUTOUR D’UNE AUBERGE

de tant de brebis galeuses. Il avait un jour failli tomber à la renverse, quand une commère française, à qui il avait demandé pourquoi elle n’avait point porté son enfant à l’église pour qu’il reçût le baptême, lui avoua qu’elle l’avait baptisé elle-même. Ni les remontrances du Curé, ni ses menaces, ne purent toucher cette femme. Mais, avait demandé M. Héroux, êtes-vous catholique ? — Je le suis, fut la réponse. — Si vous l’êtes, pourquoi ne faites-vous pas vos Pâques ? — Je vais à l’église une fois le mois et je dis mon chapelet ; d’ailleurs, nous n’avons pas besoin de toutes ces mômeries-là. M. Héroux ne put rien ajouter de plus. Pauvres gens, dit-il, en partant. Pauvre pays de France !

La Nouvelle-France devra-t-elle rendre un jour à sa mère la vieille foi chrétienne qu’elle a reçue d’elle ? Nos missionnaires seront-ils obligés de porter dans ce pays autrefois si chrétien les bienfaits de la foi catholique qu’elle est en train de perdre ?

C’est le secret de Dieu !