Page:Lisbois - Autour d'une auberge, 1909.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
AUTOUR D’UNE AUBERGE

devant prêtre… pour avoir exercé les fonctions cléricales sans l’assentiment de la République, pour avoir été pris en possession de vases sacrés, et en flagrant délit de dire la messe, le tribunal le condamne à la guillotine… »

Ce jugement inique fut exécuté. Par une attention délicate de la Providence, la mère, les sœurs et les frères de cette victime échappèrent à la tourmente qui, on le sait, fit périr plus d’un million de Français.

M. de Verneuil appartenait donc à ce que la France possédait de plus noble. Bon sang ne peut mentir. Il était de ceux qui comprennent les dévouements sublimes quand une nécessité et le devoir l’exigent. Il eut sacrifié sa vie pour sa foi, connue ses ancêtres l’avait si héroïquement fait.

M. Héroux avait trouvé en lui un collaborateur précieux ; mais, connue il ne pouvait pas donner l’or à pleines mains, son influence s’étendait moins loin que celle des scélérats qui pervertissaient la paroisse. Très instruit, bon causeur, il contournait une objection avec une rare habileté ; plus d’une fois, Sellier avait trouvé la lutte chaude. À cette époque, M. de Verneuil était dans la cinquantaine. Il avait plusieurs garçons. L’un d’eux terminait ses dernières années d’études au collège classique du diocèse. M. de Verneuil était puissamment secondé par Clovis Bonneterre, vieillard d’une soixantaine d’années, qui était resté veuf dans la fleur de l’âge.