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Page:Lisbois - Autour d'une auberge, 1909.djvu/34

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AUTOUR D’UNE AUBERGE

voit, n’entend, ne comprend que monsieur un tel, chef de son parti. Tous ses arguments sont bons, ses actes les meilleurs passible, et si parfois l’évidence montre que ce chef a fait des fautes, le partisan trouvera toujours une excuse pour le défendre.

Soit intérêt, soit aveuglement, lorsqu’un parti quelconque fait l’affaire, il devient impossible de l’abandonner. S’attacher ainsi sans raisonner à tel parti, c’est river sa destinée, lier son avenir à la destinée à l’avenir d’un homme, politicien fort souvent sans vergogne et sans principes religieux. L’esprit de parti doit être réprouvé. Tout homme a le droit de juger, à leur propre valeur, les actes publics de son représentant. Il doit, de là, surveiller avec soin les députés et les ministres, chargés d’édicter des lois, afin qu’elles soient toujours conformes à l’équité et à la justice. Ils font certes preuve de peu de caractère les hommes qui, sans réfléchir aux tristes conséquences de leur aveugle attachement, se livrent pieds et poings liés, à la merci du parti au pouvoir ; approuvent indifféremment les lois injustes comme les bonnes lois, parce que le mot d’ordre est donné par le chef. Quelle confiance peut-on placer dans ces députés qui courbent ainsi l’échine contre le bon sens le plus élémentaire, et n’osent élever la voix dans des circonstances graves de crainte d’être exclus de la bergerie. Ces remarques s’appliquent non seulement aux représentants du peuple, mais encore aux cul-