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CHAPITRE VII.

DIEU LE VEUT !


Dieu le veut ! tel avait été le dernier mot que M. de Verneuil avait adressé à son ami M. Bonneterre, en lui souhaitant une bonne nuit. Le lendemain, au point du jour, il était debout, et réfléchissait sur les moyens à prendre pour mener à bien la croisade de tempérance que M. Héroux voulait ressusciter. Je rencontrerai, se dit-il, en lui-même, des objections, les affaires ne marcheront pas toutes seules. Il va falloir lutter ! peu m’importe, à la bataille on doit s’attendre à recevoir des coups. Le soldat qui craint les blessures fait mieux de rester chez lui. Il n’y a que les braves qui triomphent. Je recevrai des éclaboussures, qui, après tout, ne me seront pas fatales… Allons, il faut commencer ! À l’œuvre donc ! et à la garde de Dieu !

Les suppôts de Satan, les amis de la bouteille, ceux qui font la lutte aux curés de nos campagnes, travaillent dans l’ombre. C’est en secret, le soir surtout, dans les ténèbres qu’ils lancent leurs filets, pour surprendre les simples et semer l’ivraie, la zizanie, dans les champs du bon père de famille, c’est-à-dire parmi les bons