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Page:Lisbois - Autour d'une auberge, 1909.djvu/62

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AUTOUR D’UNE AUBERGE

catholiques. C’est alors qu’ils montent leurs batteries contre l’Église et ses ministres. Voyez-les à l’œuvre, tous les moyens leur sont bons. Pour diminuer l’influence du prêtre auprès des âmes, ils emploieront, d’abord, les railleries, les médisances, sans se rendre compte, les malheureux, qu’ils font une œuvre diabolique. Ce n’est pas qu’ils sont tous méchants ! Oh non ! Demandez-leur s’ils ont la foi ? Ils répondront qu’ils sont tout aussi catholiques que vous. Tout de même, ils se conduiront comme des renégats, ils entendront débiter les plus grosses obscénités, les mensonges les plus éhontés, et feront chorus avec la canaille, souvent même ils toléreront ces discours répréhensibles devant leurs enfants. Quand les passions sont soulevées, ce n’est plus la raison et le simple bon sens qui parlent, c’est leur mauvais instinct. Une fois la tempête terminée, la plupart de ces hommes, chez nous du moins, reprennent leur train de vie ordinaire, et regrettent ce qu’ils ont dit ou fait.

Des défenseurs de la bonne cause, eux, agissent autrement. Forts de la vérité, forts de la morale qu’ils défendent, pleins du désir de faire le bien, c’est au grand jour qu’ils travaillent. La vérité ne craint pas la lumière. Le mensonge au contraire ne peut la supporter. M. de Verneuil se mit sur le chemin de bien bonne heure. Il se sentait poussé comme malgré lui à faire cette guerre à l’intempérance, Il avait des