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AUTOUR D’UNE AUBERGE

pagne jette le trouble dans la paroisse, crée des malaises infinis, des dissensions qui font tort à bien du monde. Laissez-moi vous donner un bon conseil : pour avoir la paix et la tranquillité il vaut mieux, croyez-moi, ne pas réveiller cette question.

— Mais, mon bon ami, reprit M. de Verneuil, vous savez bien que l’auberge cause des désordres sans nombre, combien de nos jeunes gens vont là apprendre à boire et à ivrogner. C’est une plaie qu’il faut guérir, autrement notre jeunesse est perdue ! Tandis que si nous n’avions pas d’auberge on ne verrait pas tant de scènes scandaleuses.

M. de Verneuil, je vous estime et je vous sais plein de bonnes intentions, vous avez votre opinion sur cette question, moi j’ai la mienne, je la garde ! Les auberges sont utiles et je m’en tiens là.

— Dites-moi donc, mon bon ami, en quoi sont-elles utiles ?

— À loger les voyageurs, reprit Boisdru avec vivacité !

— Admettez-vous, M. Boisdru, que tout chrétien digne de ce nom doit obéir à l’Église qui parle par la voix de ses prêtres. Admettez-vous encore que les curés des paroisses sont chargés de mous enseigner ce que nous devons faire pour vivre en bons chrétiens ? Très bien. Or, M. Boisdru, notre Curé, M. Héroux, nous montre les dangers que nous courons, et que nos