Page:Lisbois - Autour d'une auberge, 1909.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
88
AUTOUR D’UNE AUBERGE

leur plus affreux aspect. Il ne dit pas qu’un tout petit coup donne du cœur, égaie, donne de la façon et fait oublier le chagrin.

M. Rougeaud, ce petit plaisir, que vous prétendez avoir lorsque vous avalez ce poison, vous le payez ce semble assez cher. Dans tous les cas, Messieurs, je vous laisse à ces réflexions, espérant que, tous ensembles, nous deviendrons du même avis.

— Pour cela, dit Rougeaud avec feu, jamais !

— Vous ne me surprenez pas, Monsieur, quand on a pour ami, pour maître, un Sellier, on peut se moquer des conseils de son Curé et des avis des médecins. Sur ce, je vous laisse le bonsoir, espérant que M. Latulle, et que vous tous, vous serez bientôt avec les apôtres de la tempérance.

Lorsque tout le monde fut parti, Mme Latulle dit à son mari : « Mon vieux, tu sais, je n’en prendrai plus, ça bien du bon sens ce que M. de Verneuil vient de dire. Je ne veux pas courir le risque de mourir de « gasssstrralgique »… c’est peut-être ça que j’ai souvent ; on va bien voir, j’en prendrai plus ! »