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POLYBE, LIV. XXXIII.

III.


Députation des Achéens en faveur de leurs exilés.


Il arriva encore dans ce même temps à Rome une nouvelle députation des Achéens en faveur de ceux de leur nation qui avaient été évoqués en Italie. Les députés demandèrent grâce au sénat pour ces infortunés ; mais les Pères jugèrent qu’il fallait s’en tenir à ce qui avait été décidé. (Ibid.)


Polybe raconte, dans son livre xxxiii, que Démétrius, roi de Syrie, était un fort grand buveur et qu’il était ivre presque toute la journée. (Athenæi lib. x, c. 2.) Schweigh.


Héraclide arrive à Rome avec les enfans d’Antiochus. — Ambassade des Rhodiens au sujet de leur guerre contre les Crétois.


Pendant l’été, Héraclide vint à Rome et y amena avec lui Laodice et Alexandre, enfans d’Antiochus. Durant le séjour qu’il fit dans cette ville, il n’y eut point d’artifice dont il ne se servît pour obtenir du sénat ce qu’il en souhaitait. Le Rhodien Astymède, député et amiral de sa république, parut en même temps dans le sénat, et parla de la guerre que les Rhodiens avaient avec les Crétois. Les Pères, après l’avoir entendu avec beaucoup d’attention, députèrent Quintus sur les lieux et le chargèrent de terminer cette guerre. (Ambassades.) Dom Thuillier.


Les Crétois et les Rhodiens députent aux Achéens. — Éloge d’Antiphate de Crète.


Le conseil des Achéens assemblé à Corinthe, il y vint deux ambassades : l’une de la part des Crétois, dont le chef était le Gortynien Antiphate, fils de Télemnaste ; l’autre, de la part des Rhodiens, à la tête de laquelle était Théophanès. Ces ambassadeurs demandèrent du secours pour leur patrie ; mais dans le conseil la plupart penchaient plus en faveur des Rhodiens. La célébrité de cette république, la forme de son gouvernement, le caractère de ses citoyens, réunissaient presque tous les suffrages. Antiphate en fut averti, et voulut rentrer dans l’assemblée. Il y rentra, en effet, avec la permission du préteur ; il y parla avec plus de poids et de dignité qu’on ne devait en attendre d’un Crétois. Aussi ce jeune homme n’avait-il rien des défauts de son pays. La liberté avec laquelle il plaida la cause de sa patrie plut par elle-même aux Achéens ; mais ce qui l’aida à gagner ses auditeurs, c’est que, pendant la guerre de Nabis, Télemnaste, son père, était venu au secours des Achéens, avec cinq cents Crétois. Malgré cela, on allait accorder aux Rhodiens les forces qu’ils demandaient, lorsque Callicrate dit que, sans l’aveu des Romains, il ne fallait ni faire la guerre contre personne, ni donner de secours à personne. Il ne fallut que ce mot pour empêcher qu’on ne prît quelque résolution. (Ibid.)


IV.


Attalus, fils d’Eumène, et Démétrius, fils de Démétrius Soter, viennent à Rome. — Héraclide obtient du sénat que les enfans d’Antiochus retournent en Syrie.


Entre les ambassadeurs qui étaient venus à Rome de différens endroits, Attalus, fils d’Eumène, fut le premier à qui le sénat donna audience. Quoique fort jeune encore, il avait fait ce voyage pour se faire connaitre au sénat, et demander la continuation de son amitié et du droit d’hospitalité que son

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