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POLYBE, LIV. VIII.

naient par mer, seraient bientôt obligés de rendre les armes et d’abandonner la citadelle. Les Tarentins tombèrent assez d’accord que ce qu’il disait était juste, mais ils ne concevaient pas comment la chose pouvait s’exécuter, à moins qu’il ne parût une flotte de la part des Carthaginois ; ce qui étant alors impossible, ils ne pouvaient deviner ce que voulait dire Annibal. Mais quand ce général eut dit qu’ils n’avaient pas besoin des Carthaginois pour tenir la mer, ils furent bien plus surpris encore, et purent beaucoup moins entrer dans sa pensée.

Ce général avait remarqué que la place qui était entre la muraille que l’on venait de bâtir et la citadelle, et le long de laquelle on pouvait aller du port à la mer extérieure, était très-commode pour transporter des vaisseaux du port au côté méridional de la ville. À peine eut-il fait cette ouverture aux Tarentins, que non-seulement ils applaudirent à son dessein, mais encore qu’admirant ce grand homme ils reconnurent que rien n’était au dessus de sa pénétration et de son courage. C’est pourquoi ayant fait faire des chariots, le projet fut presque aussitôt mis à exécution qu’enfanté : tant on trouva d’ardeur dans le grand nombre des citoyens qui voulurent avoir part à cet ouvrage ! Les Tarentins ayant donc traîné des vaisseaux dans la mer extérieure et ayant par ce moyen coupé aux Romains tout secours étranger, poussèrent sans danger le siége de la citadelle ; et Annibal, après avoir laissé à Tarente assez de troupes pour la garder, se mit en marche avec son armée, arriva le troisième jour à son premier camp, et passa là tranquillement le reste de l’hiver. (Dom Thuillier.)


IX.


Tiré de l’histoire du siége de Syracuse.


Mais ayant appris par un transfuge que les Syracusains célébraient une fête publique, et que tout en ménageant leurs vivres à cause de la disette où ils étaient réduits, ils faisaient cependant d’amples libations de vin, il résolut d’attaquer la ville. (Suidas in Λιτοῖς) Schweigh.


Après la prise d’Épipolis, le courage et l’audace vinrent aux Romains. (Suidas in Ἐπιπολάς.) Schweigh.


X.


C’est ainsi que la plupart des hommes peuvent le moins se résoudre à une chose pourtant bien facile, le silence. (In codice Urbin.) Schweigh.


Ancara, ville d’Italie. Les habitans s’appellent Ancarites, selon Polybe, liv. viii. (Stephan. Byzant.) Schweigh.


Les Dassarites (ou plutôt Dassarètes), peuple d’Illyrie. (Polybe, liv. viii, ibid.)


Hyscana, ville d’Illyrie. (Polybe, liv. viii, ibid.)


XI.


Les Tarentins, fatigués de l’excès de leur bonheur, appelèrent Pyrrhus, roi d’Épire. Il est en effet dans la nature de l’homme d’éprouver de la satiété quand il jouit d’une grande liberté et d’un trop long pouvoir ; bientôt il désire un maître, qui devient un objet de haine aussitôt qu’on le rencontre ; car sa pré-