Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/977

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
969
POLYBE, LIV. XXXI.

effrayée, autant Charops, Callicrate et ceux de leur parti en furent transportés de joie. (Ibid.)


Attalus et Athénée justifient Eumène leur frère auprès du sénat.


Tibérius, employant tantôt la force et tantôt la ruse, réduisit enfin les Cammaniens sous la puissance des Romains.

À Rome, plusieurs ambassadeurs y étant arrivés, le sénat donna audience à Attalus et à Athénée, qu’Eumène y avait envoyés pour le défendre contre Prusias, qui non-seulement le décriait lui et Attalus, mais avait encore excité les Gaulois, les Selgiens et d’autres peuples de l’Asie à le calomnier. L’apologie que firent ses deux frères parut réfuter solidement toutes les plaintes qu’on avait portées contre le roi de Pergame, et l’on en fut si satisfait qu’on les renvoya en Asie comblés d’honneurs et de présens. Cependant ils n’effacèrent pas entièrement les préjugés que l’on avait contre Eumène et Antiochus. Le sénat fit partir C. Sulpicius et Manius Sergius, avec ordre d’examiner la conduite des Grecs, d’apaiser quelques contestations qu’avaient ensemble les Lacédémoniens et les Mégalopolitains pour je ne sais quelle terre, et surtout pour observer curieusement si Antiochus et Eumène ne formaient point ensemble quelque intrigue contre les Romains. (Ibid.)


Imprudence de Sulpicius Gallus.


Entre autres choses imprudentes reprochées à ce Sulpicius Gallus et desquelles j’ai fait mention, lorsqu’il fut arrivé en Asie, il rendit dans les villes les plus célèbres des édits par lesquels il ordonnait que quiconque voudrait accuser le roi Eumène se transportât à un jour déterminé près de Sardes. Lui-même, étant venu plus tard à Sardes, fit placer un fauteuil dans le gymnase, et pendant deux jours il prêta l’oreille aux accusateurs. Il admettait avec empressement toute espèce d’accusations et d’injures contre le roi, et traînait en longueur l’accusation et les affaires. C’était un homme fort vain, qui comptait tirer une grande gloire de sa dissension avec Eumène. (Excerpta Valesiana.) Schweigh. (Vertus et Vices.) Dom Thuillier.


Antiochus.


Antiochus, avide de grossir ses trésors, se proposa d’aller piller le temple de Diane dans l’Élymaïde. Il y alla en effet ; mais les Barbares qui habitaient le pays s’opposèrent avec tant de zèle et de force à son propre sacrilége, qu’il fut obligé d’y renoncer. Il se retira ensuite à Tabas, dans la Perse, où il fut atteint d’une frénésie qui l’emporta. Quelques historiens disent que ce fut une punition divine, parce que la divinité fit paraître quelques marques extérieures de son indignation contre ce prince. (Ibid.)


Démétrius, en ôtage à Rome, demande en vain d’être renvoyé en Syrie. — Pourquoi le sénat aimait mieux que le fils d’Antiochus régnât que Démétrius. — Députation de Rome dans le Levant.


Démétrius, fils de Séleucus, retenu en ôtage depuis long-temps à Rome, semblait y être injustement retenu. Il y avait été envoyé par Séleucus, son père, pour être garant de sa fidélité ; mais depuis qu’Antiochus avait succédé au royaume de Syrie, il ne paraissait