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POLYBE, LIV. XXXII.

âge à entreprendre par eux-mêmes qu’ils lui furent toujours soumis et lui aidèrent à défendre le royaume. Un second exemple de cette autorité sur des frères serait peut-être difficile à trouver. (Ibid.)


Attalus, frère d’Eumène.


La première preuve que donna ce prince de sa grandeur d’âme et de sa générosité fut de rétablir Ariarathe sur le trône de ses pères. (Ibid.)


VI.


Phénice, ville d’Épire, députe à Rome.


Aux ambassadeurs que Phénice et les exilés avaient envoyés à Rome, le sénat répondit, après les avoir entendus, qu’il donnerait ses ordres aux députés qui devaient aller en Illyrie avec C. Marcius. (Ambassades.) Dom Thuillier.


Prusias.


Attalus vaincu, ce prince entra dans Pergame, et, après avoir immolé des victimes dans le temple d’Esculape, il retourna dans son camp. Le lendemain, ayant amené ses troupes au Nicephorium, il renversa tous les temples et en dépouilla les statues et les images des dieux : celle d’Esculape même, qui passait pour le chef-d’œuvre de Philomaque, et à qui la veille il avait offert des sacrifices, apparemment pour se rendre ce dieu propice et favorable, il la prit sur ses épaules et l’emporta chez lui. En parlant de Philippe, j’ai déjà traité de fureur et de rage ces sortes d’hostilités. Ne faut-il pas en effet être furieux et insensé pour adorer une statue et plier les genoux, comme une femme, devant des autels, et ensuite faire insulte à la divinité même en profanant ce qui sert à son culte ? C’est cependant ce qu’a fait Prusias. Au reste, en quittant Pergame, au siége de laquelle il ne se signala que par un fol emportement contre les dieux et contre les hommes, il conduisit ses troupes à Cléo, dont il tenta vainement le siége. Après quelques approches, voyant que Sosander, qui avait été élevé avec le roi et qui était entré dans cette ville avec un renfort de troupes, rendait tous ses efforts inutiles, il s’en alla à Thyatire ; mais, rencontrant sur la côte qu’il longeait le temple de Diane dans l’Hiera Comé, il en pilla tous les ornemens. Il maltraita beaucoup plus celui d’Apollon, près de Temnos : il le réduisit en cendres. De là cet ennemi des hommes et des dieux prit la route de Bithynie ; mais il ne rentra pas dans son royaume sans avoir porté la peine de ses crimes. Les dieux se vengèrent. Il perdit en chemin la plus grande partie de son infanterie par la disette et la dyssenterie. (Vertus et Vices.) Dom Thuillier.


Athénée vient à Rome pour accuser Prusias.


Attalus, défait par Prusias, envoya Athénée, son frère, à Rome, avec Publius Lentulus, pour faire connaître au sénat ce qui lui était arrivé. Andronique, à la vérité, lui avait déjà fait le récit de la première irruption du roi de Bithynie ; mais le sénat, loin d’y ajouter foi, soupçonnait Attalus d’avoir voulu attaquer Prusias, d’épier les occasions de lui faire la guerre, et de ne répandre de mauvais bruits contre ce prince que pour lui chercher querelle et le porter à prendre les armes le premier. D’un autre côté, quoique Nicomède et Antiphyle, députés de Prusias, attestassent que tout ce que l’on débitait