Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 3, 1840.djvu/449

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’EMPEREUR LÉON.

Institutions militaires.

PREMIÈRE INSTITUTION.

De la tactique et du général.

La tactique est la science des mouvemens qui se font à la guerre, soit sur terre ou Sur mer ; c’est l’art de ranger les troupes et de disposer les différentes armes pour les faire agir à propos ; son but est d’éviter les échecs et de saisir tous les moyens de vaincre avec le moins de perte qu’il est possible. Pour parvenir, celui qui commande dot s’appliquer avec soin à tous les exercices, connaître toutes les manœuvres et les stratagèmes qu’on peut employer selon l’occasion.

Il y a deux sortes de préparatifs de guerre : ceux qui se font pour la mer, et les autres pour la terre. Nous parlerons des premiers sur la fin. Les armées de terre sont composées de gens destinés pour combattre, fantassins ou cavaliers, et de ceux qui sont à la suite, tels que des marchands, des valets, des médecins et autres pour les usages nécessaires. On se servait aussi autrefois de chariots armés de faux, d’éléphans qui portaient des tours remplies de soldats ; comme ces choses dont on a reconnu l’embarras et l’inutilité ne sont plus d’usage, je n’en ferai aucune mention.

Le chef principal de l’armée est nommé par le prince dont il reçoit la puissance ; il a sous lui d’autres généraux qui sont en partie envoyés par le prince auquel il les a désignés, ou qu’il crée lui-même. Il doit surpasser tous ceux qui lui sont subordonnés, par sa prudence, son courage, sa justice et sa tempérance ; il est chargé de l’administration civile et militaire de la province où il commande, d’assembler les troupes dispersées, d’en former le corps d’armée et d’y maintenir la discipline ; il les recrute ou les augmente autant qu’il peut, il s’en sert pour nuire en toutes manières aux ennemis, soit à force ouverte ou par des irruptions subites, et il prend garde en faisant ses entreprises de se garantir lui-même de celles qui peuvent se tramer contre lui.

Il doit chercher à s’attirer les bénédictions du ciel et la bienveillance du prince. Comme son objet doit être de s’acquérir une grande et véritable gloire, il ne peut y réussir qu’en remplissant ponctuellement tous les devoirs de sa charge ; c’est pourquoi nous allons représenter, comme dans un tableau toutes les qualités et les vertus qui doi-